Reconstructions après chirurgie du cancer du sein

Définition

Les reconstructions après chirurgie du cancer du sein sont des opérations chirurgicales servant à rendre le galbe et l’anatomie la plus proche d’un sein qui a été enlevé par mastectomie complète ou partielle.

Indication

Cette opération s’adresse à toute femme ayant eu un cancer du sein ou une maladie précancéreuse, nécessitant une ablation soit de la glande en conservant la peau (mastectomie sous-cutanée/skin sparing mastectomy), soit de la glande et de la peau (mastectomie). Elle s’adresse aussi aux patientes ayant eu une mastectomie partielle (quadrantectomie).

L’intervention, selon le cas, peut se faire en même temps que la mastectomie, 6 mois plus tard s’il n’y a pas eu de radiothérapie ou une année plus tard s’il y a eu de la radiothérapie.

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L’opération se fait en anesthésie générale, la plupart du temps avec une hospitalisation de deux à trois jours, dans les blocs opératoires de la Clinique de Genolier ou de l’Hôpital de Nyon.

Les techniques opératoires dépendront de chaque cas. Ils peuvent aller d’une opération simple (mise-en-place d’implants et lambeau local) à des opérations très compliquées alliant le transfert de tissus du patient même et la microchirurgie.

En résumé et à titre très général :

  • Reconstruction mammaire simple (+/- réduction controlatérale)
    Reconstruction après mastectomie totale (Patey) ou partielle (tumorectomie et radiothérapie). Implique la mise en place d’un épandeur (prothèse à remplir par sérum physiologique secondairement) sous le muscle pectoral, et la création de la couverture cutanée par un lambeau local (latéro-thoracique) ou musculo-cutané (grand dorsal). L’expandeur est souvent remplacé par une prothèse en silicone-gel cohésive, lors d’une deuxième opération, en même temps que la reconstruction de l’aréole 6 à 9 mois plus tard.
  • Reconstruction mammaire complexe (TRAM-flap) :
    Reconstruction après mastectomie totale (Patey). Le volume et la couverture cutanée se fait d’emblée avec un seul lambeau prenant la peau et grasse du bas-ventre, transposée avec un muscle droit abdominal, porteur des vaisseaux vitaux. Le site donneur étant fermé telle une plastie abdominale : reconstruction de la paroi par plicature aponévrotique et éventuel filet de Prolen, transposition de l’ombilic et cicatrice sus-pubienne horizontale (TRAM-flap, de l’anglo-saxon : Transverse Rectus Abdominus Myocutaneous flap).
    Cette même technique peut être faite avec un transfert microchirurgical (DIEP-flap).
    D’autres régions corporelles peuvent également être utilisées pour comme site donneur de tissus autologue. Fesses face interne et cuisse.
  • Reconstruction partielle : des lambeaux autologues locaux peuvent-être utilisés pour combler des défets dus à des mastectomies partielles. En outre, on peut y associer des greffes de graisse pour améliorer le résultat (liposculpture).
    Il est exceptionnel de pratiquer la réduction du sein controlatéral en même temps.

Les interventions sont faites avec une hospitalisation qui peut durer de 4 à 10 jours dépendant de la technique. Les détails seront discutés avec chaque patient.

Les drains de Redon sont enlevés le soir même. Le pansement cœur croisé est maintenu pendant 5 jours post-opératoires, puis remplacé au cabinet médical par un soutien-gorge médical à porter pendant 6 semaines.

L’ablation des fils en surjet intradermique se fait entre 10 et 15 jours post-opératoires.

Les contrôles post-opératoires se font à environ 6 semaines, 3 mois, 6 mois, 1 an. Ils ne sont pas tous obligatoires, mais celui d’une année clôture le traitement et s’accompagne des photographies post-opératoires.

Celui-ci dépendra du type de technique et de la profession. Il est recommandé d’être au repos pendant la première semaine post-opératoire. Après, si le métier n’est pas physiquement difficile (étudiante, enseignante) il peut être repris après une semaine de l’intervention. Dans les cas de métiers physiquement lourds (physiothérapeute, serveuse) l’arrêt de travail peut durer jusqu’à 6 semaines.

Un contrôle de la glande mammaire par un gynécologue, voir une mammographies peuvent être demandée afin d’exclure toute pathologie mammaire.

Pour les fumeurs, arrêter six mois avant. Je n’opère pas les fumeurs, ils ont beaucoup trop de complications cicatricielles.

Un contrôle général chez son médecin traitant, ainsi qu’une prise de sang pour notamment contrôler la coagulation sanguine, sont nécessaires.

Une mammographie de contrôle faite dans l’année avant l’intervention est nécessaire afin d’exclure toute maladie mammaire qui n’aurait pas d’expression clinique.

Les personnes avec des maladies chroniques doivent avoir des traitements stabilisés et dans les cas particuliers, un consilium entre médecins traitants, anesthésistes et moi-même peut décider de l’indication opératoire.

Il est recommandé également d’avoir un régime alimentaire riche en vitamine C, car ceci favorise la cicatrisation. Celui-ci est à commencer en tout cas une semaine avant l’intervention (kiwi, papaye) et à continuer pendant les 4 semaines qui suivent. Pour les personnes n’appréciant pas ces fruits, des suppléments de vitamine C tels que Redoxon 1x/jour sont recommandés.

Une préparation de la peau dans les deux semaines pré-opératoires peut être bénéfique et on recommande pour ceci les produits riches en Oxygène de Karin Herzog à disposition au CIC.

Le jour de l’intervention, il faut être à jeun (ne pas boire, ne pas manger depuis minuit). Il est évident qu’aucun maquillage n’est toléré au niveau du visage et il est préférable qu’au minimum deux ongles n’aient pas de vernis (pour mettre le Pulsoxymètre).

Médicaments : les médicaments usuels sont pris pour les traitements des maladies chroniques. Cependant, il est interdit de prendre des anti-inflammatoires et de l’Arnica dans les 10 jours qui précèdent l’intervention. Pour les patients ne pouvant pas renoncer à une anticoagulation (Stent vasculaire par exemple), il est sage de renoncer à une telle intervention.

Pas de sport pendant 6 semaines. Ne pas dormir à plat ventre pendant 6 semaines. Le soleil est interdit sur les cicatrices pendant leur période de rougeur qui peut durer 6 mois. Le soleil est permit avec un maillot de bain dès la troisième semaine post-opératoire, ce qui vaut également pour les saunas et hammam.

Dans l’intimité, les seins doivent être respectés pendant les 3 premiers mois.

Pour les patientes qui pratiquent des sports violents comme des arts martiaux, ou le judo, doivent porter des soutiens gorges spécifiques pour protéger leur poitrine. Ceci est d’autant plus important quand celles-ci sont porteuses de prothèses.

La mise en place de prothèse n’influence nullement la biologie du sein. L’allaitement est possible. Le risque de cancer n’est pas changé donc les contrôles de dépistages habituels sont possibles.

Pour les patientes avec des seins très sensibles, l’examen IRM sera préféré à une mammographie.

Aucun

Toute chirurgie comporte des risques, ainsi que toute anesthésie générale.

Les risques anesthésiques sont discutés en détail avec les anesthésistes.

Les risques opératoires de base sont : hématomes, trouble cicatriciel, infection de plaie, allergie médicamenteuse. Pour diminuer ceux-ci au maximum, nous opérons des patients en bonne santé ou stabilisés dans leur traitement, les contrôles quant à la qualité de la cicatrisation sont faits lors des examens au préalable et les interventions sont faites selon les règles de l’art.

Dans certains cas d’opérations mammaires, une anticoagulation prophylactique est ordonnée, tout en sachant qu’elle augmente les risques d’hématomes, pour éviter des complications dites de retour veineux des membres inférieurs, telles que thrombose veineuse profonde dont le risque principal est l’embolie pulmonaire.

Un hématome aigu ou une infection peuvent aboutir à une hospitalisation pour révision chirurgicale ou traitement antibiotique intraveineux spécifique.

Les complications plus spécifiques, et heureusement rares, aux reconstructions après chirurgie du cancer du sein sont : nécroses de la peau créant une cicatrice plus large. Nécrose glandulaire partielle, créant des bosses ou des indurations dus à la nécrose graisseuse. Généralement elles se résorbent en grande partie pendant la première année post opératoire mais des indurations peuvent rester. Des asymétries modérées de volume ou d’emplacement de l’aréole peuvent exister. Celles-ci peuvent être corrigées secondairement et ambulatoirement.

Les cicatrices hypertrophiques chez les patientes qui sont sujettes existeraient et dans ce cas, soit l’opération devrait être écartée, soit une radiothérapie anti colloïdienne spécifique devait être instaurée dès le jour de l’opération et pendant les 4 jours post-opératoires suivants.

Les reconstructions après chirurgie du cancer du sein sont normalement à charge obligatoire des caisses maladie.

Le prix des reconstructions après chirurgie du cancer du sein dépendront du temps opératoire, de la technique utilisée, et du temps d’hospitalisation et de la complexité de chaque cas. Néanmoins, celles-ci sont prisent en charge par l’assurance maladie.

Un consentement accompagnant le devis et signé par le patient est fait au minimum une semaine avant l’intervention.

Tout patient peut annuler son intervention à la dernière minute sans que des frais ne soient engagés de sa part.

Veuillez prendre rendez-vous pour une consultation afin d'établir un devis.

CIC – Centre d’Image Corporelle SA
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