Pexie mammaire
Définition
La pexie mammaire est une opération chirurgicale servant à rendre le galbe à une poitrine tombante sans en augmenter le volume.
Indication
Cette opération s’adresse à toute femme qui a perdu le tonus cutané et dont les seins tombent avec une aréole qui n’est plus centrée dans le milieu du cône mammaire. Ceci peut être dû à la grossesse puis l’allaitement, à une perte de poids ou plus rarement être congénitale. Cette opération n’est pas une augmentation mammaire, mais peut y être associée.
L’opération se fait en anesthésie générale, la plupart du temps ambulatoirement, dans les blocs opératoires de la Clinique de Genolier ou de l’Hôpital de Nyon. Pour les patients désirant une hospitalisation pour d’autres raisons ou qui ont des opérations cumulées, l’opération se déroulerait aux mêmes endroits indiqués.
Quelques cas exceptionnels peuvent être opérés en anesthésie locale ou avec sédation contrôlée par des médecins anesthésistes FMH au bloc opératoire du Centre d’Image Corporelle CIC.
Pexie complète : le marquage de l’emplacement de l’aréole, des incisions cutanées et de la symétrisassions est fait en position assise, avant que la patiente soit endormie. L’opération se passe en position couchée car le marquage est très précis. La glande et la peau sont mises sous tension en la serrant à sa base avec un garrot. L’aréole est découpée après l’avoir marquée avec un patron circulaire dont le diamètre peut varier entre 3,5 à 5,4 cm. La majorité est à 4,2 cm. La peau au-dessus de l’aréole est incisée très superficiellement, elle est excisée en laissant le derme profond, ce qui garantit la vascularisation et conserve une grande part de l’innervation. La peau sous aréolaire est incisée jusqu’à la glande, puis le lambeau ainsi créé est disséqué au-dessus de la glande, pour complètement libérer la moitié inférieure de celle-ci. Puis la dissection se fait entre la glande et le muscle libérant ainsi une poche de la partie centrale presque jusqu’en en dessous de la deuxième côte. La glande sera sectionnée dans sa partie inférieure et externe obliquement pour faire un lambeau glandulaire externe. Celui-ci est déplacé dans la poche disséquée comme un escargot et sa pointe sera suturée au muscle à la hauteur du nouvel emplacement de l’aréole. Ainsi on diminue la base de la glande tout en augmentant la masse glandulaire sous l’aréole, donc sa projection. La partie interne du bas de la glande est redrapée sur celle qui a été mobilisée et y est cousue donnant un bon soutien en hamac du sein.
La peau est mise sous tension pour assurer le soutien, son excédent est enlevé. La suture est donc autour de l’aréole, en dessous de celle-ci, presque jusqu’au pli du sein et des fois avec une recoupe sous le pli intra mammaire latéralement.
Les sutures sont faites avec des points qui se résorbent sous la peau et autour de l’aréole. Il y a des points au surjet intradermique (fil continu dans la peau) qui sont enlevés entre 2 et 3 semaines après l’intervention.
Les plaies sont recouvertes de Stéristrips. Un pansement avec bandage en cœur croisé agissant comme soutien-gorge est placé.
Le retour à domicile peut être le soir-même, accompagné. Si des drains ont été placés ils sont enlevés avant le départ.
Pexie aréolaire seule : le dessin est fait de la même façon que mentionné plus haut.
L’opération se fait couchée en anesthésie locale. Essentiellement, c’est la même technique, sauf qu’il n’y pas de dissection glandulaire. C’est une opération cutanée. Les sutures sont faites de la même façon. Le pansement est simplifié avec des Stéristrips, compresses et un soutien-gorge.
Les drains de Redon sont enlevés le soir même. Le pansement cœur croisé est maintenu pendant 5 jours post-opératoires, puis remplacé au cabinet médical par un soutien-gorge médical à porter pendant 6 semaines jour et nuit.
L’ablation des fils en surjet intradermique se fait entre 10 et 15 jours post-opératoires.
Les contrôles post-opératoires se font à environ 6 semaines, 3 mois, 6 mois, 1 an. Ils ne sont pas tous obligatoires, mais celui d’une année clôture le traitement et s’accompagne des photographies post-opératoires.
Celui-ci dépendra de la profession, mais il est recommandé d’être au repos pendant la première semaine post-opératoire.
Un contrôle de la glande mammaire par un gynécologue, voir une mammographies peuvent être demandée afin d’exclure toute pathologie mammaire.
Pour les fumeurs, arrêter six mois avant. Je n’opère pas les fumeurs, ils ont beaucoup trop de complications cicatricielles.
Un contrôle général chez son médecin traitant, ainsi qu’une prise de sang pour notamment contrôler la coagulation sanguine, sont nécessaires.
Les personnes avec des maladies chroniques doivent avoir des traitements stabilisés et dans les cas particuliers, un consilium entre médecins traitants, anesthésistes et moi-même peut décider de l’indication opératoire.
Il est recommandé également d’avoir un régime alimentaire riche en vitamine C, car ceci favorise la cicatrisation. Celui-ci est à commencer en tout cas une semaine avant l’intervention (kiwi, papaye) et à continuer pendant les 4 semaines qui suivent. Pour les personnes n’appréciant pas ces fruits, des suppléments de vitamine C tels que Redoxon 1x/jour sont recommandés.
Le jour de l’intervention, il faut être à jeun (ne pas boire, ne pas manger depuis minuit). Il est évident qu’aucun maquillage n’est toléré au niveau du visage et il est préférable qu’au minimum deux ongles n’aient pas de vernis (pour mettre le Pulsoxymètre).
Médicaments : les médicaments usuels sont pris pour les traitements des maladies chroniques. Cependant, il est interdit de prendre des anti-inflammatoires et de l’Arnica dans les 10 jours qui précèdent l’intervention. Pour les patients ne pouvant pas renoncer à une anticoagulation (Stent vasculaire par exemple), il est sage de renoncer à une telle intervention.
Pas de sport pendant 6 semaines. Ne pas dormir à plat ventre pendant 6 semaines. Le soleil est interdit sur les cicatrices pendant leur période de rougeur qui peut durer 6 mois. Le soleil est permit avec un maillot de bain dès la troisième semaine --opératoire, ce qui vaut également pour les saunas et hammam.
Dans l’intimité, les seins doivent être respectés pendant les 3 premiers mois.
Pour les patientes qui pratiquent des sports violents comme des arts martiaux, ou le judo, doivent porter des soutiens gorges spécifiques pour protéger leur poitrine. Ceci est d’autant plus important quand celles-ci sont porteuses de prothèses.
La mise en place de prothèse n’influence nullement la biologie du sein. L’allaitement est possible. Le risque de cancer n’est pas changé donc les contrôles de dépistages habituels sont possibles.
Pour les patientes avec des seins très sensibles, l’examen IRM sera préféré à une mammographie.
La pexie mammaire peut être combinée avec les chirurgies du visage, de l’abdomen, des cuisses, des fesses et de l’intimité.
Il est à rappeler que lors d’interventions complémentaires, un séjour hospitalier sera nécessaire, la durée de celui-ci dépendra des combinaisons opératoires.
Toute chirurgie comporte des risques, ainsi que toute anesthésie générale.
Les risques anesthésiques sont discutés en détail avec les anesthésistes.
Les risques opératoires de base sont : hématomes, trouble cicatriciel, infection de plaie, allergie médicamenteuse. Pour diminuer ceux-ci au maximum, nous opérons des patientes en bonne santé ou stabilisés dans leur traitement, les contrôles quant à la qualité de la cicatrisation sont faits lors des examens au préalable et les interventions sont faites selon les règles de l’art.
Dans certains cas d’opérations mammaires, une anticoagulation prophylactique est ordonnée, tout en sachant qu’elle augmente les risques d’hématomes, pour éviter des complications dites de retour veineux des membres inférieurs, telles que thrombose veineuse profonde dont le risque principal est l’embolie pulmonaire.
Un hématome aigu ou une infection peuvent aboutir à une hospitalisation pour révision chirurgicale ou traitement antibiotique intraveineux spécifique.
Les complications plus spécifiques, et heureusement rares, à la pexie mammaire sont une asymétrie mammaire et infection qui peuvent être corrigées.
Des douleurs post-opératoires des cicatrices sont rares, plutôt chez des patientes qui ont déjà eu des cicatrices hypertrophiques. Dans ce cas-là, l’opération devrait être écartée.
La chirurgie de l’image corporelle (aussi nommée chirurgie esthétique par certains) n’est jamais prise en charge par les caisses maladie. Les arrêts de travail y résultant doivent donc être pris sur des jours de congé, car ils ne sont pas honorés par des assurances de perte de gain non plus.
Les cas médicaux font l’objet de demandes particulières à la caisse maladie et aucune généralité ne peut être énoncée ici.
Le prix d’une réduction mammaire qui n’est pas pris en charge par la caisse maladie dépendra du temps opératoire, de l’hospitalisation, et des éventuelles interventions complémentaires.
Ceci comprend tous les contrôles post-opératoires jusqu’à une année, ainsi que d’éventuelles petites corrections.
Les prix dépendent de la complexité de chaque cas. Un devis détaillé est donné à tout patient après consultation.
Les complications majeures sont exclues de ces devis.
Un consentement accompagnant le devis et signé par la patiente est fait au minimum une semaine avant l’intervention.
Toute patiente peut annuler son intervention à la dernière minute sans que des frais ne soient engagés de sa part.